: Les grues ???
: Non, les grues !
: Ah ! Les cendrées ! Au boulot ? Quel rapport avec « la choucroute » ? Je veux dire entre les grues cendrées et le boulot ?
: C’est un lien que tu comprendras plus tard. Parlons d’abord des grues..
: Elles sont enfin parties ou bien elles sont déjà revenues ? A moins qu’elles ne soient restées ? Bref , où en sont-elles ?
: C’est très difficile de savoir: l’hiver ayant été assez chaud jusqu’à présent, certains oiseaux migrateurs ont retardé leur départ. Une migration est un voyage assez long, souvent périlleux pour eux, qui demande beaucoup d’énergie aux oiseaux. Alors, s’il y a moyen de rester plus longtemps ici, ils le font.
: Comment savent-elles que c’est le moment de partir ?
: A cause de la raréfaction de la nourriture en hiver. Ensuite, les grues et les autres oiseaux migrateurs ont des glandes endocriniennes; celles-ci agissent comme des horloges internes qui signalent le moment de la période de migration, de la reproduction, de la mue, … Le phénomène de la migration est aussi lié à la perception de la durée du jour.
: Comment fait-on pour reconnaître des grues en vol ?
: Grâce à leurs cris: KRROU ou GRRUU, toutes les 10 à 15 secondes. Ces cris permettent aux grues de rester en contact avec la totalité du groupe.
Ensuite il y a la formation en vol en forme de V, mais pas toujours très régulier. La grue en « tête de peloton »est souvent la meilleure navigatrice et les autres n’ont qu’à la suivre et profiter de l’air qu’elle fend grâce à sa forme aérodynamique.
Et puis, il y a aussi sa silhouette bien particulière: des pattes qui dépassent la queue et des très longues ailes .


Comment et quand observer les grues cendrées ? Tony Williams, ornithologue, nous explique: https://www.youtube.com/watch?v=wflBgBDNKtwphoto grue
: Il paraît qu’on les entend parfois voler la nuit..
: Oui, elles volent aussi la nuit pour économiser leur énergie (près de 40% !) parce que l’air est plus frais et plus dense, les vents souvent plus favorables…et puis, elles sont pressées d’arriver !
: Ah ! Ah ! Ah ! On dirait des vacanciers qui vont à la Côte d’Azur !!!!
Mais, dis, ça fait beaucoup de km, ça !!!
: Elles volent à une vitesse de 40 à 80 km/h !!! Elles ne vont pas nécessairement à la Côte d’Azur; elles aiment les lieux humides, les landes, les marais, les tourbières. Elles volent vers la Camargue, l’Espagne, ou même l’Afrique du Nord !!! Mais parfois, elles peuvent décider d’hiverner moins loin au Sud.
: En fait, elles partent et reviennent quand, »en théorie » ?
: Elles démarrent vers le sud, d’octobre à décembre et reviennent entre janvier et avril. L’an passé, on a aperçu leur retour vers le 26/2/2017; en général, on dit que c’est vers le 9/3 ( date que je retiens facilement, c’est ma fête !) Le site Observations.be signale les passages des oiseaux à des endroits précis.
: Mais pourquoi nous parles-tu des grues maintenant, alors qu’il fait si froid ? Elles ne sont plus là, c’est sûr !!!
: Parce que lorsqu’elles reviendront, on pourra les reconnaître en vol ou au sol . Leur retour annonce le retour du printemps et la remontée de la sève dans les arbres !!!
:Aaaah ! Je commence à comprendre le titre !!! Le retour des grues annonce la récolte de la sève de bouleau .
ALLEZ, AU BOULOT LES GARS ! A VOS BOULEAUX !
: Dis-nous comment faire pour ne pas faire crever l’arbre !
: Prélever la sève qu’on appelle aussi l’eau de bouleau, ne lui fait pas de tort. A CONDITION DE BIEN REFERMER LE TROU APRES LA FIN DE LA RECOLTE. Sinon, c’est une porte ouverte aux bactéries, champignons parasites et autres nuisibles .
: Qu’est-ce qu’on fait avec la sève ?
: On la boit ! Un verre de 150 ml/j, le matin à jeun, pendant 3 semaines si on veut faire une cure. Cette cure permet de détoxifier l’organisme après l’hiver et est donc diurétique. Elle améliore la souplesse des articulations et est revitalisante (immunité).(1)
Quand on récolte la sève, il faut la boire « vivante » pour profiter de tous ses bienfaits; il est possible de la conserver max. 3 jours au frigo. Au delà, elle va commencer à se troubler (signe de fermentation), sera plus acide et plus difficilement digeste. La conserver au congélateur diminue fortement son action et donc son intérêt.(1)
: Dis-nous plutôt comment doit-on la récolter !
: Mais la sève ne va pas arrêter de couler jusqu’au début de l’hiver prochain ? On va boire toute cette sève-là, pendant 9 mois ?
: On arrête la récolte dès l’apparition des feuilles. A ce moment-là, la sève ne coule plus dans le tuyau et monte directement aux feuilles. D’ailleurs, elle devient imbuvable. Il sera temps alors, de bien refermer le trou qu’on a fait dans le tronc. Mais il est vrai qu’à certains moments, le bouleau peut donner jusqu’à 3 à 5 l /j !! C’est l’occasion d’en distribuer une partie à ses voisins et amis. Et on est aussi bien accueilli que le facteur !
: Ca, c’est parce que tu n’apportes pas de facture ! Tu vas encore en récolter cette année, lorsque les grues repasseront ?
: Non, cette année, je laisse le bouleau tranquille !
: Et les voisins, alors, ?
: Maintenant, ils savent comment s’y prendre. Il ne leur reste plus qu’à trouver un bouleau …ET HOP ! AU BOULEAU !
Sources:
Les grues cendrées migrent au-dessus de nos têtes, Denis Chult, https://loirexplorer.com/grues-cendrees-migration-france/, consulté le 8/02/2018
Pour suivre le passage des oiseaux: Observations.be : https://observations.be/index.php, consulté le 08/02/2018
(1)Loneux. Ch., herboriste, Atelier Nature et Santé, Le bouleau, 2015
Pour en savoir plus:
La grue cendrée, Didier Collin, :http://www.oiseaux.net/oiseaux/grue.cendree.html, consulté le 8/02/2018
Grue cendrée, catalogue Natura 2000 http://biodiversite.wallonie.be/servlet/Repository/a127_grue_cendree.pdf?ID=13036, consulté le 08/02/2018
Pour le plaisir des yeux:
Clic-Nature, Jean-Marie Poncelet
http://clic-nature.be/index.php/component/phocagallery/category/76?Itemid=249
N’hésitez pas à agrandir les images !
Petit film sur les grues, Jean-Marie Poncelet,
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